Vœux du maire
Il y avait beaucoup de monde dans la grande salle Fonpeyrouse de la mairie ce 17 janvier, pour la présentation de mes vœux aux habitants de Cordes et de la région. Il est vrai que, fin mars, après 4 mandats et 25 ans au service de Cordes, je ne serai plus maire de ce beau village.
Mon émotion était forte pour ce 25ème et dernier discours et je crois qu’elle était partagée par les personnes présentes dans la salle.
Voici la conclusion de ce discours, dont vous trouverez l'intégralité ci-après.
« A Cordes tout est beau, même le regret », a écrit Albert Camus…..et je vais avoir l’occasion de le vérifier pour ce qui concerne le regret !
L’autre citation qui me revient au moment de conclure cette 25ème séance de vœux est le fameux proverbe : « Partir, c’est mourir un peu, c’est laisser un peu de soi-même…. ».
Ce que je laisserai, au-delà des réalisations auxquelles j’ai contribué, au- delà des souvenirs de ce que nous avons vécu ensemble pendant 25 ans, c’est effectivement un peu de moi-même qui, je l’espère, sera reconnu comme utile à la vie et au développement de ce superbe village, dont je resterai toujours amoureux.
Paul Quilès
Discours de Paul Quilès, le 17 janvier 2020
Mesdames, Messieurs, chers amis cordais et tarnais, merci d’être ici ce soir. Comme chaque année à la même époque, et pas seulement parce que la coutume le veut ainsi mais parce que c'est toujours un plaisir de vous rencontrer à cette occasion, les membres du conseil municipal et moi-même sommes heureux de vous retrouver ce soir pour vous souhaiter une très bonne année 2020.
- Traditionnellement, la cérémonie des vœux du maire m'offre la possibilité de faire le point devant vous sur le bilan de l’action municipale au cours de l'année précédente et sur les projets à venir, mais aussi de réfléchir à haute voix sur l’état du monde dans lequel nous vivons. À cet égard, d'ailleurs, je voudrais vous lire un très court paragraphe que j'extraie du discours que j'avais prononcé ici-même en janvier 2018. Le voici :
« Écoutez et regardez ce qui se passe autour de nous. Regardez au-delà de l’Atlantique, au Sud de la Méditerranée, en Afrique, en Extrême Orient, en Asie du Sud-Est. Partout, des guerres, des tensions graves, des menaces, des massacres, des flux de réfugiés, des dictatures de plus en plus brutales…. »
Je ne trouve, hélas, rien à retirer à ces quelques phrases, bien au contraire. Je pourrais, en effet, ajouter à cette liste le Moyen-Orient, la Turquie, un bon nombre de pays d'Amérique Latine…sans parler des menaces nucléaires émanant de certains dirigeants. Je pourrais également, plus près de nous, évoquer les nombreuses tensions et incertitudes en France et en Europe. Mais ce serait une bien étrange façon de vous souhaiter une bonne année et de formuler des vœux.
En ce qui concerne le monde, je ne peux guère que formuler des vœux de paix, de rapprochement entre les hommes et de respect mutuel entre les peuples, respect de leurs identités, de leurs territoires, de leurs intérêts légitimes et de leurs modes de vie. Cela implique un grand sens des responsabilités de la part des dirigeants... dont, malheureusement, beaucoup ne font pas preuve en ce moment.
- Fort heureusement, dans notre commune et dans notre communauté de communes, les choses se passent de façon beaucoup plus paisible et respectueuse. Permettez-moi de souhaiter avec vous que tout ce qui fonctionne bien ici continue, pour chacun, à être une source de satisfactions, et que tout ce qui, au contraire, est actuellement une source de désagréments fasse, à l'avenir, l'objet d'une attention particulière de la part des élus et pas seulement….Je pense en effet à tous ceux qui, à leur côté, prennent en charge tel ou tel secteur de la vie commune, c’est à dire aux différentes associations qui animent notre territoire et c’est d’elles dont je vais vous parler maintenant.
- Comme vous le savez, nous aurons en mars de nouvelles élections municipales, et la règle veut que les municipalités sortantes ne cherchent pas à tirer un parti quelconque de la présentation de leurs bilans, lors d'une cérémonie officielle, pour favoriser tels ou tels candidats faisant partie de l'équipe sortante. Je respecterai donc cette règle.
Ce qui a été entrepris et mené à bien par la municipalité actuelle en 2019, ainsi d'ailleurs que durant les années précédentes, chacun d'entre vous a pu le voir et s'en rendre compte. Mon propos, ce soir, n'est donc pas de dresser la liste de ces différentes réalisations, tant au niveau municipal qu'à l'échelon intercommunal Ces réalisations ont fait l'objet de deux expositions l'an dernier ici-même dans la cour de la maison Fonpeyrouse. Je ne ferai pas davantage la liste des projets de 2020 pour Cordes et pour la 4C.
- J'aimerais au contraire rendre hommage aux associations locales et les remercier pour les actions qu'elles mènent, aussi bien à Cordes que dans les communes environnantes, et pour la part qu'elles prennent dans le développement économique, social et culturel de nos territoires.
Personnellement, j'ai toujours considéré les associations comme des partenaires privilégiés qui jouent un rôle extrêmement important dans la vie locale, en participant de façon déterminante à la consolidation de la cohésion sociale, grâce à leur présence sur le terrain et aux réseaux de relations et d'amis qu'elles créent et qui les caractérisent le plus souvent.
Les capacités de création et de rayonnement des activités associatives reposent, comme vous le savez, sur le bénévolat. Et c'est cet engagement volontaire et bénévole qui, aujourd'hui encore, demeure le moteur même de la vie associative et de la participation effective, responsable et résolue des citoyens, et ce quel que soit leur âge et leur profession.
Mes vœux de bonne année et mes remerciements vont naturellement à tous ces bénévoles sans exception, même si, et chacun d'entre vous le comprendra, je ne peux pas ne pas faire une mention particulière pour les membres des différents conseils d'administration et, plus encore, pour les membres des bureaux qui assument la responsabilité de la gestion quotidienne des associations, qu'ils soient présidents, secrétaires ou trésoriers.
Lors de l'organisation du second Forum des Associations, qui a eu lieu le samedi 14 septembre 2019 à la salle du Cérou, 45 associations ont été répertoriées. Toutes n'ont pas leur siège social à Cordes, mais toutes interviennent à un titre ou à un autre sur notre territoire. Un certain nombre d'entre elles sont directement aidées par la mairie, soit sous forme de subventions, soit sous forme d'aide matérielle et logistique.
Bien que les compétences de la mairie de Cordes et celles de la communauté de communes soient clairement définies, il n'est pas toujours très facile, dans l'exercice des responsabilités, domaine par domaine, d'identifier une ligne de démarcation absolue entre ce qui est du ressort des élus et ce dont se chargent les différentes associations.
- Ainsi, au regard de la gestion du patrimoine, de son animation et de son entretien, la responsabilité qu'assume la Société des Amis du Vieux Cordes – qui est, je vous le rappelle, propriétaire des cinq portes de Cordes –, constitue un apport irremplaçable aussi bien en ce qui concerne la prise en charge matérielle d'une partie de notre patrimoine qu'en ce qui concerne sa valorisation et les connaissances qu'on peut en avoir, à travers ses conférences ses publications régulières. C'est bien évidemment là une tâche dont la mairie ne saurait se charger, pas plus d'ailleurs que de la gestion et de l'animation du Musée Charles Portal et des expositions qui y sont organisées.
Pour les élus, c'est également une satisfaction importante de voir que les initiatives qui sont prises par Les amis de Cordes et de Comtat cordais, notre « seconde association patrimoniale », sont le plus souvent relayées par la Société des Amis du Vieux Cordes. Lors de la conférence sur la reconstruction de l'église St Pierre de Crantoul qui a eu lieu ici-même samedi dernier, la plupart des responsables de ces deux associations étaient présents, et je les remercie de cette sorte de collaboration complice qui existe entre eux. Elle ne peut être que profitable pour Cordes, pour son patrimoine, pour la connaissance de notre histoire locale, notamment pour la préparation du huit centième anniversaire de la fondation de Cordes qui aura lieu en 2022. Des initiatives ont déjà été prises en ce sens, à la fois par la mairie et par deux commissions à laquelle appartiennent les présidents des deux associations précitées et Michel Bonnet.
Si je souligne cette coopération, c’est qu’elle me paraît être la manifestation d'une bonne intelligence des rapports humains, elle-même étant, par contagion, la garante d'un respect mutuel, indispensable à la bonne entente au sein de notre collectivité. Je me réjouis, d'ailleurs, que dans d'autres domaines, la culture notamment, certaines associations aient ainsi établi de véritables partenariats. Je pense là à l'ACADOC et aux deux associations qui gèrent le théâtre du Colombier et le festival l'Eté de Vaour.
- La culture, voici un second domaine dans lequel les associations assument un rôle extrêmement important. Sans elles, la programmation annuelle de spectacles et de concerts ou celle, plus estivale, des festivals, n'existerait pas.
Sans elles, effectivement, et ce sera ma façon de les saluer et de leur rendre hommage, il n'y aurait pas de :
• Festival Musique sur ciel (qui en sera bientôt à sa 50ème édition)
• Fêtes du Grand Fauconnier (qui en sera également bientôt à sa 50ème édition)
• Fête occitane
• Fêtes de la musique
• Festival du rire
• Festival international de Poésie
• Rencontre philatélique
• Jardin des Paradis
Je ne peux naturellement pas citer les nombreuses initiatives qui sont prises dans le domaine culturel. Je tiens cependant à faire une mention particulière pour le théâtre du Colombier qui est, comme vous le savez, un équipement culturel appartenant à la 4C. En effet, les différentes manifestations que je viens de citer sont événementielles. Elles durent le temps d'un week-end, tout au plus une semaine entière, ce qui, bien évidemment, n'enlève rien ni à leur qualité ni à la somme de travail nécessaire à leur organisation.
Le Colombier est, lui, ouvert pratiquement toute l'année. En 2019, si l'on compte les séances de cinéma, la salle de spectacles a accueilli du public 60 fois, soit, en moyenne, plus d'une fois par semaine. Le reste du temps, cette même salle est occupée aussi bien par les scolaires que par des compagnies en résidence, par le conservatoire de musique ou par des stages de théâtre ou de musique.
Je note qu’au Colombier, la fameuse ligne de démarcation dont je parlais tout à l'heure est la moins marquée, dans la mesure où deux des vice-présidents de la 4C font partie de l'équipe des bénévoles et y jouent un rôle extrêmement actif.
Toutes les associations qui œuvrent dans le domaine culturel ont le même credo : passion du public, volonté de faire découvrir, de partager, de donner aux uns et aux autres l'occasion de se rencontrer, de se côtoyer, de partager des émotions.
J'ajouterai cette autre ambition qui leur est commune et qui n'est pas des moindres : faire vivre notre territoire. Et c'est une ambition qui a des conséquences directes au niveau social, économique et touristique. Sans parler, bien évidemment d'une certaine qualité de la vie et de l'attractivité qu'elle entraîne.
- Dans le domaine social, il faut naturellement parler de l'ESCALE, qui a développé des partenariats avec de nombreuses associations.
Un des axes principaux du projet social de l'ESCALE consiste à initier et soutenir les initiatives des habitants. À ce titre, et, en tant que président de la Communauté de communes, je ne peux que me réjouir que les deux actions envisagées pour les quatre années qui viennent par l'équipe de l'ESCALE sont :
- Informer et former pour accompagner et encourager le bénévolat ;
- Accompagner les associations dans leur développement.
Vous êtes nombreux ce soir à avoir conscience de la baisse de l’engagement bénévole dans la prise de responsabilités associatives. C'est un état de fait qui dure déjà depuis plusieurs années. Je fais très sincèrement le vœu que l'initiative prise par l'ESCALE pour encourager les habitants de notre territoire à s'investir dans les conseils d'administration de nos associations soit couronnée de succès. Souhaitons que les associations qui, à un titre ou à un autre, sont partenaires de l'ESCALE trouvent, le moment venu, des bénévoles prêts à prendre le relais, en tant que présidents, secrétaires ou trésoriers.
Qui sont ces partenaires ?
- En ce qui concerne les structures petite enfance et jeunesse, il s'agit naturellement du Centre de loisirs Arc en Ciel, de la Crèche La Coccinelle et du Jardin d’enfants de Milhars. Des rencontres ont eu lieu, au cours desquelles s'est exprimée une volonté de construire ensemble des projets en direction des familles, avec des animations complémentaires et coordonnées. Et ceci d’autant plus que des thématiques identiques sont inscrites dans les projets sociaux ou éducatifs des structures concernées, tel que la sensibilisation au développement durable et l’écocitoyenneté.
Sur notre territoire, nous avons la chance de bénéficier d’un équipement exceptionnel, voulu par notre intercommunalité et destiné à l’enseignement : l’école bioclimatique du Pays cordais, qui aura exactement 10 ans le 1er mars prochain.
- Pour les actions de solidarité, on retrouve l'association le Coup d’Pouce Cordais, du Foyer du Ségala, du Secours catholique, de C'vital et de Familles rurales dont les actions s’organisent, autant que la chose soit toujours possible, autour de projets communs avec l'ESCALE ou la MSAP (Maison de Service au Public) de Vaour.
L'enjeu, pour toutes ces associations est de continuer à mener leur propre projet en l'inscrivant dans une même dynamique de coopération.
- Du côté de nos aînés, je voudrais naturellement saluer les initiatives prises par l'association La Cordée du Sourire qui, à sa façon et avec beaucoup de constance s'efforce de créer des occasions de rencontres et de distractions tout au long de l'année, de manière à maintenir un tissu de relations vivant et chaleureux. C'est également ce que s'attache à faire l'association L’amasière à la maison de retraite.
S’agissant de notre EHPAD (Maison de retraite de La Mazière), je vous informe qu’il vient de recevoir le Label Humanitude®. Il est le 16ème établissement français à être ainsi reconnu. C’est une belle distinction, qui vient récompenser des années de préparation. Ce Label est présenté comme « un véritable gage de bientraitance » et comme « une marque de reconnaissance très forte pour le travail effectué avec bienveillance chaque jour par le personnel de l’établissement ». Une cérémonie de remise du Label est prévue le 13 février, en présence des autorités départementales et régionales.
Pour l'une et l'autre de ces deux associations, et c'est également vrai de celles que j'ai citées précédemment, la cible, c'est bien évidemment la qualité des relations humaines. Je ne crois pas me tromper en disant que cette préoccupation se retrouve également au cœur de la mission quotidienne de l'ADMR (Association à Domicile en milieu Rural). Quel que soit leur âge, les êtres humains ont besoin d'affection, d'écoute et d'attention, plus encore dans les moments où, soit par la maladie, soit par le chagrin ou l'exclusion, ils sont, comme on dit, malmenés par la vie. Je gage que les élus qui, dans quelques semaines, vont prendre la responsabilité de mener l'action des municipalités et celle de la communauté de communes, auront tous à cœur d'accompagner avec une attention particulière les associations engagées dans le domaine exigeant de l'action sociale.
- Je ne peux pas terminer ce tour d'horizon sans avoir un mot pour les associations qui dans le domaine sportif prennent en charge l'apprentissage, chez les plus jeunes, non seulement de l'effort physique mais de l'esprit d'équipe et des nombreuses valeurs que la pratique d'un sport permet de développer.
Vous en avez très probablement fait l'expérience un jour ou l'autre : il est toujours difficile, dans une association comme dans n'importe quel groupe humain, une chorale ou un conseil municipal, de travailler avec quelqu'un qui n'a pas l'esprit d'équipe, qui ne respecte ni la règle ni les décisions de l'arbitre, qui joue « perso », comme on dit au football, et qui n'en fait qu'à sa tête. Je dois avouer que j'ai une vraie admiration pour la constance et la patience des éducateurs, qu'ils soient parents, enseignants ou entraîneurs sportifs. Emmener une équipe en tête du tableau est une chose qui force le respect, mais qui n'a rien de définitif. Emmener une génération tout entière vers l'âge adulte en lui inculquant de vraies valeurs en est une autre. Lorsque la seconde se trouve accomplie, elle est beaucoup plus durable et la gratification qu'on peut en avoir en retour est d'une tout autre nature.
S’agissant du bien-être du corps, je me dois de souligner aussi le développement des associations proposant des cours de danse et de yoga, qui rencontrent un réel succès.
Avant de conclure mon intervention, la dernière que je ferai devant vous, je voudrais dire un mot sur la communauté de communes que nous avons créée et développée, la 4 C. Depuis près de 4 ans, nous avons rencontré -et moi, tout particulièrement- un nombre incroyable d’obstacles destinés à entraver l’existence même de cette intercommunalité, qui a pourtant fait ses preuves et qui fonctionne à la satisfaction de la population, des associations et des élus. Il n’a rien manqué dans la panoplie des méthodes bureaucratiques et politiciennes utilisées : interventions ministérielles et parlementaires, promesses non tenues, rumeurs locales, attaques personnelles, recours aux tribunaux…. Quand j’aurai le temps, j’écrirai peut-être quelques lignes sur ce triste épisode.
Il n’en demeure pas moins que j’ai tenu bon, avec l’aide du bureau et du conseil communautaire de la 4C, que je remercie. (….)
Au registre des remerciements, je n’aurais garde d’oublier le conseil municipal de Cordes, qui m’a accompagné efficacement depuis 2014. (….)
« A Cordes tout est beau, même le regret », a écrit Albert Camus ….. et je vais avoir l’occasion de le vérifier pour ce qui concerne le regret !
L’autre citation qui me revient au moment de conclure cette 25ème séance de vœux est le fameux proverbe : « Partir, c’est mourir un peu, c’est laisser un peu de soi-même …. ». Ce que je laisserai, au-delà des réalisations auxquelles j’ai contribué, au- delà des souvenirs de ce que nous avons vécu ensemble pendant 25 ans, c’est effectivement un peu de moi-même qui, je l’espère, sera reconnu comme utile à la vie et au développement de ce superbe village, dont je resterai toujours amoureux.
Paul Quilès