Matthias Sturm, l’enfant de la guerre froide (du 5 avril au 14 mai 2014 )
Matthias Sturm, « artiste prestigieux », se nourrit en permanence de ses rencontres, de ses voyages, de sa vie. Il scrute les relations entre les hommes, leur complexité et toutes les confusions qu’elles peuvent engendrer.
Son tempérament « méditatif » le conduit à regarder les violences infligées à la nature ou aux hommes, sans amertume avec une absence de jugement, une sorte de revanche sur la vie pas toujours simple qui fut la sienne à une certaine époque.
La recherche et la création restent pour lui une nécessité intérieure à combler, tel un jaillissement de l’âme.
Il fait parler des signes, dont le caractère sacral dispense un sentiment mystérieux. Jamais descriptive totalement, sa peinture « abstraite » s’articule sur des oppositions de fonds, de contrastes de couleurs et de formes, développant une énergie sous l’emprise de son vécu et de son imaginaire.
Ces formes semblent émerger d’une surface qui les absorbe aussitôt pour mettre en évidence un espace tangible, panorama sans limite , sans perspective.
La richesse de sa palette orchestre sur des supports aux couleurs tranchées, des bleus, des rouges, des verts, des jaunes, dont la sonorité éclate dans l’espace de la toile, selon des tensions internes propres à l’artiste. Etranges « petits théâtres » dans lesquels se sont réfugiés le dérisoire comme le tragique de la destinée humaine.
Les traces du passé et du présent s’entremêlent pour une évocation qui traque une sorte de vérité historique, aussitôt contredite par l’irruption d’un détail inattendu : une croix, un trou de serrure, un casque de soldat, une roue, une chaussure …
Pour Matthias Sturm, si peindre est une chose « silencieuse et secrète » c’est aussi pour lui, me semble-t-il , une relation autour de ce qui se voit ou pas, de ce qui peut être montré ou caché.